L'aile supérieure
A condition d'avoir déjà pratiqué la chose, la construction de cette aile peut être réalisée en un week-end.
Pour notre part, c'est "une première". L'opération va donc certainement nous prendre un petit peu plus de temps...
Pour notre part, c'est "une première". L'opération va donc certainement nous prendre un petit peu plus de temps...
Comme bien souvent, il faut réfléchir à l'ensemble du chantier avant d'entamer les premières opérations. Ici, en l'occurrence, il convient de déjà préparer le terrain en ce qui concerne le bord de fuite (BDF). Il est en effet bien plus facile de travailler sur les nervures avant de les placer. Pour cela, il faut évidemment disposer du BDF proprement dit. Et, à moins d'avoir une très grande plieuse à sa disposition, cette pièce fait sans aucun doute partie de celles qu’il faut inévitablement acheter toute faite (chez Ultralight Concept, par exemple...).
Michael Platzer propose de tailler dans les nervures pour y intégrer le BDF. Pour gagner du temps et pour obtenir un maintient naturel de la tôle sans même la coller, nous préférons simplement réaliser deux encoches.
Michael Platzer propose de tailler dans les nervures pour y intégrer le BDF. Pour gagner du temps et pour obtenir un maintient naturel de la tôle sans même la coller, nous préférons simplement réaliser deux encoches.
Le montage de la structure s'articule autour de deux tubes de 60mm. Celui du bord d'attaque est parfaitement droit. Par contre, l'autre doit être cintré pour donner un léger vrillage négatif de 1,3° aux extrémités de l'aile. A la demande, Ultralight Concept fourni les tubes d'ailes déjà cintrés conformément aux plans. Légèrement paresseux, nous nous exonérons de cette procédure de cintrage... ;-) Juste avant d'enfiler tout le matériel sur les tubes, on dépolit les zones de collage et on nettoie l'entièreté des tubes à l'acétone.
Pour obtenir une géométrie correcte, la préparation du support de travail (une grande table ou bien deux tréteaux) demande un minimum de soin. Le dispositif une fois réglé, il ne reste qu’à enfiler les nervures et les fausses nervures.
La colle utilisée, la UHU Endfest 300, est celle préconisée sur le plan. Il s'agit d'une colle deux composants. Petit truc de pro, des lattes garantissent le bon écartement entre toutes les nervures durant la session de collage. L'équerrage vertical et horizontal est contrôlé une dernière fois avant séchage.
Pendant le séchage, on peut entamer la construction des saumons. Ceux-ci sont composés de deux allonges de 55mm, à emboiter dans les longerons, et d'un tube de 28mm (cintré par Ultralight Concept). La mise en forme et le collage des bagues de reprise du jeu des emboitements est un jeu d'enfant, mais méritent quelques photos.
La tâche à accomplir sur les grandes allonges est nettement plus fastidieuse. Une des extrémités, une fois détrempée, est écrasée puis taillée pour accueillir le tube de 28 en bout d'aile. Petits astuces pour un chauffage uniforme et à la bonne T°, le tournebroche et le trait de marqueur indélébile Artline, qui disparait à 400°C.
Les découpes dans la partie écrasée ne peuvent être réalisées que lorsque le tube de 28 est positionné. La fixation de celui-ci est assurée par un réducteur (en perlon ou en nylon, usiné à la fraiseuse) et deux visses de 6mm. Petite modification maison, on introduit un bloc d'alu tourné dans le tube de 28. Cette pièce fait office d'écrou et permet un serrage ferme, sans déformation des tubes.
Au terme de quelques essais et autant de rectifications, le mariage entre l'allonge et le tube de 28 est parfait. Après avoir ouvert le trou de 28 et renforcé l'avant de sa structure, la dernière nervure peut être enfilée sur l'allonge. C'est seulement à ce stade qu'on colle une des deux bagues de reprise de jeu.
Cette allonge est fixée de la même manière que celle du bord d'attaque. Par contre, juste avant la pose, on détrempe l'extrémité travaillée du tube. On peut ainsi rabattre les deux lèvres au plus près du tube de 28. Le travail au marteau une fois terminé, on peaufine à la lime.
A ce stade, on peut coller les nervures en bout d'aile. Pour ce faire, on prévoit des dégagements pour les têtes des rivets dans les unes, et un passage pour la tête de vis dans les autres.
Pour limiter les contraintes appliquées aux nervures, Michael Platzer a prévu des entretoises à placer entre les longerons.
La longueur des tôles ne permet pas de réaliser des BDF suffisamment longs. Il faut donc les allonger en mettant deux profilés bout à bout. L’assemblage de ceux-ci est assuré par collage (UHU Endfest 300) et rivetage.
La zone centrale de l’aile ne réserve aucune difficulté particulière. On commence par cintrer le tube puis, après détrempage, on écrase les extrémités. Lorsque les deux nervures centrales et le BDF sont prêts, on passe au collage. Celui-ci se fait à l’aide de la traditionnelle Endfest300. On renforce le tout à l'aide de rivets et de ficelle de nylon.
Lors du collage, pour éviter de racler toute la colle, on utilise des petites cales triangulaires pour ouvrir le profilé. C'est un peu impressionnant au début, mais le BDF reprend parfaitement sa forme initiale les cales une fois retirées.
La pièce la plus "artistique" de toute l'aile est sans aucun doute le petit tube de 12mm (M Platzer propose du 10) reliant l'extrémité du tube de 28 au bord de fuite. Une fois cintré, il convient de modeler l'extrémité qui doit s'intégrer dans le bord de fuite. Cette transformation s'opère après détrempage, bien entendu.
Lorsqu'on approche du résultat final, on met à longueur la dernière nervure et on y creuse une belle assise pour le tube.
Vient ensuite le 'S' situé entre la nervure et le tube de 28. Après détrempage, cette mise en forme se fait à la main sans trop de mal. Au terme de quelques manipulations,on obtient une belle transition entre tous les éléments.
L'assemblage final est une formalité. Après collage, on pose des rivets de 3mm sur les deux faces du BDF. Les entrées sont forées à 3 tandis que les sorties sont forées à 4. Les rivets peuvent ainsi se rétracter sans interférer sur l'autre face du BDF.
La queue de nervure et le tube sont ligaturés à l'aide de ficelle en nylon. Ensuite, on enduit l'ensemble de Endfest 300.
On adoucit la transition entre le tube de 28 et celui de 12 en façonnant des morceaux d'Airex collés sur les deux tubes.
Voilà, la première aile est terminée ! On l'accroche "au mur" puis on prépare immédiatement le chantier pour l'aile inférieure. On en profite pour donner un petit coup de balais et pour installer un peu d'éclairage pour passer l'hiver.